La 47e édition du Sezoensrally a connu un dénouement particulièrement passionnant. La décision finale n’est même tombée que bien après l’arrivée. Avant le départ de l’ultime spéciale, la Power Stage de Veldhoven, le leader Maxime Potty et son plus proche poursuivant, Niels Reynvoet, n’étaient séparés que par 1″7.
Dans le tout dernier chrono, Niels Reynvoet signait le meilleur temps, 0″3 devant Maxime Potty. La victoire semblait lui être promise, mais il régnait une certaine nervosité. En effet, Niels Reynvoet contestait le chrono qui lui avait été attribué dans l’ES 10, Brueghel, où il avait selon ses datas réalisé un bien meilleur temps. Après l’analyse des données et preuves fournies, le Collège des Commissaires Sportifs décidait d’attribuer à Niels Reynvoet dans cette spéciale le même chrono que Maxime Potty. Un temps plus rapide de 5″, ce qui permettait à Niels Reynvoet et Kris D’Alleine de s’imposer au final avec 3″6 d’avance sur Maxime Potty. Il s’agit de la troisième victoire de rang pour Niels Reynvoet, qui reste naturellement leader du championnat.
« Les conditions météo ont été extrêmement compliquées aujourd’hui, mais nous avons dès la première spéciale roulé à notre propre rythme. Nous roulions vite, mais en contrôlant », expliquait Niels Reynvoet. « Lors des premières spéciales, nous avons pu distancer le reste du peloton. Le duel avec Maxime a été passionnant. Quand il a commencé à pleuvoir avant le début de la dernière boucle, la tension était palpable car nous devions croiser des slicks et des pneus pluie. Mais Maxime avait fait le même choix de pneus. Le suspense est resté total jusqu’à la dernière spéciale, mais nous savions que notre chrono dans l’ES 10 n’était pas correct. Nous étions certains d’avoir gagné ce rallye, même si la décision n’est tombée que plus tard. Nous faisons en tout cas une excellente opération pour le championnat. »
Maxime Potty se contentait de la deuxième place, même s’il se posait certaines questions. « Nous avons encore attaqué au maximum dans la dernière spéciale pour défendre notre place de leader. Si nous avions su que le classement n’était pas correct, nous aurions peut-être pris moins de risques… Mais bon, ce fut une belle bagarre », expliquait Maxime Potty, le champion en titre, qui terminait pour la quatrième fois de la saison déjà à la deuxième place.
Dans la dernière spéciale, les positions ont beaucoup changé. Classé troisième tout au long de la journée à courte distance du duo de tête, Jos Verstappen sortait de la route dans les derniers kilomètres. Pour la deuxième fois consécutive, après sa sortie au Rallye de Wallonie, le pilote Skoda laisse donc s’échapper de précieux points. Cédric Cherain ayant crevé dans l’avant-dernière spéciale, perdant quelque deux minutes, la troisième place revenait finalement à Bastien Rouard, également au volant d’une Hyundai i20 N Rally2.« La chance a choisi mon camp aujourd’hui », confessait Bastien Rouard. « J’ai déjà si souvent connu la poisse. Rappelez-vous cette crevaison qui m’a coûté la victoire au Rallye des Ardennes. Aujourd’hui, j’ai plongé au classement en crevant dans Gerdingen. Mais en dernière boucle, Cédric Cherain y a crevé à son tour. Cela me permet de terminer troisième. Enfin ! Je vais tout faire maintenant pour être au départ à Ypres. »
Cédric Cherain était naturellement déçu du résultat : « Il y a des rallyes où ça ne veut vraiment pas marcher. Aujourd’hui, je n’ai jamais trouvé une confiance optimale sur la terre. Dans la première spéciale, j’ai commis deux erreurs. Et mon manque d’expérience de ce rallye m’a joué des tours. J’étais pourtant en lice pour le podium avant de crever dans l’avant-dernière spéciale puis encore dans la dernière… C’est difficile à avaler. »
Charles Munster a signé au Sezoensrally son premier meilleur temps en Championnat de Belgique. Le pilote Hyundai avait déjà terminé quatrième à Bocholt l’an dernier et il a égalé ce résultat malgré un manque de rythme en début de course : « Au matin, nous étions désavantagés par notre position de départ assez éloignée. Les spéciales étaient très sales et il y avait beaucoup de boue. En seconde moitié de rallye, cela allait mieux. Je pense que nous n’étions pas loin de la limite sur la terre. »
Vincent Verschueren terminait cinquième. Un résultat loin de satisfaire le vainqueur de l’édition 2018, qui ne parvenait jamais à revendiquer une place sur le podium avec sa Citroën C3 Rally2. « Je pense que nous allons devoir travailler avec un bon ingénieur avant Ypres. Aujourd’hui, nous avons fait de mauvais choix au niveau des réglages. Il y a clairement moyen de faire mieux », reconnaissait honnêtement Vincent Verschueren.
Même s’il n’avait plus participé au Sezoensrally depuis 2013, Cédric De Cecco hissait sa Citroën au sixième rang, devant John Wartique, septième avec la VW Polo. Nicolas Stampaert terminait l’épreuve en signant quelques très bons chronos, qui lui permettaient de se classer huitième, devant le malchanceux Cédric Cherain et Tom Boonen, qui s’offrait un Top 10 pour la deuxième fois.
Après les soucis de Gunther Monnens, qui endommageait sa direction assistée en tapant une pierre dans la spéciale d’ouverture puis abîmait ensuite son radiateur contre un piquet, et après la disqualification de Patrick Snijers en raison d’une bride non conforme, la victoire parmi les Porsche revenait à Henri Schmelcher.
En Stellantis Motorsport Rally Cup, Lander Depotter s’est montré le plus rapide pour ses débuts en BRC avec l’Opel Corsa Rally4. Il a devancé Tom Heindrichs, qui perdait du temps suite à une crevaison, et Pierre-Manuel Brasseur, qui avait démarré trop calmement. En Clio Trophy, Nard Ippen a profité d’une erreur de Cristian Sugar pour remporter une belle victoire. Au terme d’une course par élimination, Patrick Diels s’est imposé en M-Cup, devant Bert Bosmans et Dany Claesen. En Historic, Dirk Deveux a remporté une victoire logique sur sa Ford Sierra Cosworth.