Il y a 6 ans, ma dernière participation au Rallye du Rouergue aux côtés de Romain se terminait sur une sortie de route assez violente, conduisant Romain à l’hôpital pendant que j’étais recousue d’une ouverture à la main au bord de la spéciale de Trémouilles (si on avait eu des petits-enfants, on en aurait des trucs à raconter !)
En 2019, j’y retournai « contre mon gré » (on ne m’a pas menacée non plus, n’exagérons rien), tout le monde m’assurant que « ça allait bien se passer ». Malheureusement, la course se soldait à nouveau sur une grosse sortie de route, moins longue et impressionnante, mais beaucoup plus douloureuse. J’avais juré après cela qu’on ne me verrait plus jamais au Rallye du Rouergue !
Quand le calendrier du Clio Trophy est sorti, nous partions pour être uniquement présents sur quelques manches. Notre budget ne nous permettant pas de participer à une saison complète, ce Rallye ne faisait pas partie de notre « sélection ».
A la fin du Rallye Vosges Grand-Est, malgré la déception mécanique j’étais encore ferme sur mes positions. Il a fallu rapidement réfléchir et choisir… Finalement, notre côté compétiteurs aura mis moins que le temps de route retour pour décider que nous devions honorer les personnes qui nous aident à rouler, mais également ne pas regretter en fin de saison d’avoir manqué les points que nous aurions pu marquer, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer.
J’ai donc essayé pendant les quelques petites semaines qui séparaient les deux épreuves, de ne plus penser à mon appréhension et de préparer ce rallye comme tel, en faisant abstraction de ce qui s’y était passé les deux dernières fois. Cela a fonctionné, du moins, jusqu’au jour du départ de la course…
Je n’avais de mémoire, jamais été aussi stressée. C’est une horreur absolue : mal au ventre, souffle court, douleurs dorsales qui apparaissent sans aucune raison, plaques d’eczéma un peu partout… Au départ d’un rallye de formule promotion, on est censés être en mode « machine de guerre », « le scratch ou la caisse »… pour une fois, j’en était bien loin (mais vraiment !) Bref, j’avais la trouille ! Il a bien fallu y aller quand même, et finalement, j’ai bien fait de me forcer !
La première étape du Rallye commence directement par une neutralisation de l’ES1. La course commencera donc par la spéciale qui pour moi est la plus difficile, celle de Campouriez, longue de presque 33km. Nous partons un peu trop prudents… de nouvelles plaquettes de frein, une copilote au top de son stress, trop d’interrogations sur la gestion des pneus sur une si longue spéciale, un réglage qui ne fonctionne pas très bien. On ne se cherche pas d’excuses, mais quand ça ne fonctionne pas et qu’on en est pourtant capables, on cherche forcément comment s’améliorer. Le premier scratch du rallye est réalisé par Guillaume Canivenq sur lequel nous sommes déjà en retard de 22 secondes. Des années lumières dans cette formule de promotion au niveau si élevé.
De retour à l’assistance, nous changeons le set-up. Dès le chrono suivant, cela paye, 3ème temps à 7 dixièmes du scratch. Romain comme moi nous sentons immédiatement mieux dans la voiture. Nous réalisons le scratch du chrono suivant. La course au podium est lancée.
Malheureusement, le second passage dans Campouriez est annulé. Je ne remets pas en cause son annulation, la sécurité avant tout. Ceux qui se plaignent du temps passé à attendre seront bien contents le jour où les secours prendront le temps qu’il faut pour s’occuper d’eux…
Le temps forfaitaire qui nous est attribué est pour sa part un peu plus ennuyeux… il est octroyé à tous les concurrents n’ayant pas effectué la spéciale un temps identique à celui du premier passage. Si vous avez bien suivi, vous comprendrez que ce temps est loin d’être à notre avantage puisque nous parlons de 22 secondes supplémentaires, sans avoir fait le moindre kilomètre… à moins d’un fait de course et, compte-tenu des écarts infimes entre les 5 premiers du classement, les espoirs de podium à la régulière, sont quasiment anéantis.
La dernière spéciale du jour se termine à nouveau sur un scratch, partagé ex-aequo avec Thomas Chauffray. Nous sommes au cumul 3ème de la coupe, mais 4ème après attribution des temps forfaitaires.
Le lendemain est un autre jour ! Envolés le stress, la fatigue, les douleurs… malgré les bonnes conditions et notre motivation, Thomas Chauffray nous repasse devant. Les écarts sont extrêmement serrés, au départ du second et dernier tour, il y a 14 secondes entre la seconde et la 5ème place.
Malgré un nouveau scratch dans la 11ème spéciale, nous ne parvenons pas à remonter. Personne n’a rien lâché, personne n’a fait de réelle erreur, le niveau est élevé comme il ne l’a jamais été !
C’est pourquoi nous terminons ce Rallye très satisfaits de notre 5ème place. Evidemment, terminer sur le podium nous aurait rendus les plus heureux du monde, mais il n’y a que 3 places, et ne pas y figurer n’enlève rien à notre satisfaction d’avoir terminé cette course, sans erreur, sur un rythme que nous n’avions jusque là jamais connu. Les 4 équipages devant nous méritent toutes nos félicitations !
Il est à souligner que l’ambiance de cette coupe est réellement géniale ! Les nombreux arrêts de course auront permis de le confirmer, quels que soient nos résultats, on aura bien rigolé tout le week-end. Et pour ne rien gâcher, c’est le cas également au sein de notre équipe. Nous avons vraiment retrouvé l’ambiance des Coupes Opel et Swift, et rien que pour cela, nous ne regrettons vraiment pas d’en faire partie.
La prochaine manche se déroulera à domicile, au Rallye du Mont-Blanc, pour ma 18ème participation à ce Rallye (calculez combien de fois j’ai bien pu faire Joux Plane…), nous sommes plus motivés que jamais à essayer d’obtenir le meilleur résultat possible sur cette épreuve que nous aimons tant !
Nous remercions haut et fort Fun Meca Sport de continuer à nous faire confiance et de nous permettre de rouler dans de si bonnes conditions.
Merci également à nos sponsors : Iser’sol, Rétro Assurances, C-Kub Events, RFS, Crédit Mutuel sans qui nous n’en serions pas là.
Merci également à Renault Sport pour l’organisation de cette coupe si sympa ! L’ambiance des formules de promotion n’est pas toujours la plus sympa au monde, mais pour celle-ci, c’est une réussite !
Il me reste à vous souhaiter un bon été à tous, rendez-vous à Morzine !
Crédit Photo : Quentin Ribaud Photographie