Pour son retour au calendrier du Belgian Rally Championship, le Rallye des Ardennes a offert une course en tête très animée. Dans des conditions météorologiques difficile qui n’ont guère facilité la tâche des 86 concurrents enregistrés au départ, Georg Linnamäe a finalement émergé de son duel victorieux face à l’autre Hyundai i20 Rally2 de Bastien Rouard.
Après les succès du belgo-français William Wagner (VW Polo Rally2) au Haspengouw Rally et de Maxime Potty (Citroën C3 Rally2) au South Belgian Rally, cette victoire de l’espoir estonien signifie qu’un troisième pilote de nationalité différente s’impose en autant de manches de notre championnat et sur une troisième voiture différente. Preuve, s’il en était encore besoin, du niveau relevé du BRC, devenu un terrain d’entrainement privilégié pour les pilotes internationaux. La présence au départ du champion du monde 2019, Ott Tanak, venu préparer la prochaine manche du WRC en Croatie sur sa Ford Puma Rally1 officielle (hors classement) en est d’ailleurs la meilleure confirmation.
Sur cette épreuve, les Hyundai i20 Rally2 auront animé les débats toute la journée. S’il profitait de sa parfaite connaissance du terrain pour cueillir à froid ses adversaires, Bastien Rouard était ensuite relayé en tête par la voiture sœur de Georg Linnamäe. Tous deux coupables d’une petite erreur en cours de journée les rivaux du jour entamaient la dernière boucle avec un écart dépassant à peine les 3 secondes à la faveur de l’Estonien qui… décidait d’en remettre une couche pour finalement triompher avec 27,2″ d’avance sur Rouard. « Les conditions étaient très difficiles et pour une première sur le tarmac avec cette voiture, nous avons été servis », déclarait le vainqueur du jour. « Il s’agit incontestablement d’une excellente préparation en vue du Rallye de Croatie qui nous attend bientôt. Je suis ravi de m’imposer alors que j’accusais un déficit de connaissance des lieux par rapport à mon rival ».
Deuxième, Bastien Rouard n’avait pas à rougir de sa prestation face à un pilote qui évolue tout de même en championnat WRC2 : « J’ai attaqué sur les deux premières spéciales de cette dernière boucle mais j’ai vite compris que je ne pourrais le suivre qu’au prix de très gros risques. J’aurais souhaité m’imposer à domicile mais cela reste une excellente opération au championnat et mon meilleur résultat en BRC. Je me sens vraiment bien dans cette Hyundai. »
La dernière marche du podium faisait, elle aussi, l’objet d’une lutte de tous les instants entre deux pilotes malchanceux puisque chacun retardés par des ennuis mécaniques. Si Maxime Potty voyait sa course directement ruinée par un bris de cardan lui coutant pratiquement 2 minutes, Grégoire Munster perdait plus tard près de 1’30 suite à des soucis de pop-off valve. Sortant la grosse attaque dans la dernière spéciale, le leader du championnat parvenait à placer de justesse sa Citroën C3 Rally2 sur le podium au détriment du pilote de la Ford Fiesta Rally2.
Cinquième, Thibaud Mazuin se montrait le meilleur des outsiders en devançant Junior Planckaert (Skoda Fabia) et Jourdan Serderidis (VW Polo). Véritable bienfaiteur de l’ épreuve (on lui doit les présences de Ott Tanak, Georg Linnamäe et Grégoire Munster), le belgo-grec remportait le BRC Masters, classement réservé aux pilotes de plus de 50 ans. Derrière ce trio, Marvin Henrard défiait les lois de la physique pour maintenir sa Porsche 997 GT3 sur la route et s’imposer de main de maître en GT. Coup de chapeau aussi à Johan Van Den Dries, neuvième et première traction du classement général avec sa Peugeot 208 Rally4. Il devance la Ford Fiesta Rally3 du Néerlandais Ingo Ten Vregelaar qui ferme le top 10.
Les Renault Clio Rally5 du Clio Trophy Belgium ont offert un beau spectacle aux suiveurs et ce jusque dans les derniers mètres. Si la victoire de Lander Depotter n’a souffert d’aucune contestation, derrière, la bagarre pour la place de dauphin restait indécise. Pierre-Manuel Brasseur occupait cette position quasiment depuis le début des hostilités mais devait surveiller le retour en force de Lyssia Baudet qui parvenait tout d’abord à faire vaciller Nikolai Bruyneel (sortie ES11) pour ensuite échouer à seulement 3 secondes de Brasseur (écopant d’une pénalité d’une minute au passage).
En Historic, Dirk Deveux était trop rapidement débarrassé de son compagnon de jeu, Tom Boonen, dont la boite de vitesses de la Lancia Delta Integrale refusait tout service à l’entame de l’ES 3. Le pilote de la Ford Sierra Cosworth 4×4 n’avait plus qu’à contrôler sa course pour l’emporter. Enfin, le 2WD Trophy saluait la victoire de Christiaan Spelmans au volant de sa Renault Clio RS.