Les pilotes quittent immédiatement le bivouac pour une portion de spéciale éblouissante, « peut-être les cinquante plus beaux kilomètres du rallye », prévient David Castera. Mais l’heure ne sera pas à la contemplation : ni pour les pilotes qui auront sur cette étape roulante la mission de soigner leur chrono, ni pour les copilotes qui devront se repérer avec finesse dans les enchaînements de canyons du jour. La conjugaison de ces éléments peut donner lieu à des retournements de situation importants entre les leaders dans chacune des catégories.
Profil de l’étape :
Liaison > 221 km – Spéciale > 447 km
Les pilotes quittent immédiatement le bivouac pour une portion de spéciale éblouissante, « peut-être les cinquante plus beaux kilomètres du rallye », prévient David Castera. Mais l’heure ne sera pas à la contemplation : ni pour les pilotes qui auront sur cette étape roulante la mission de soigner leur chrono, ni pour les copilotes qui devront se repérer avec finesse dans les enchaînements de canyons du jour. La conjugaison de ces éléments peut donner lieu à des retournements de situation importants entre les leaders dans chacune des catégories.
Résumé de l’étape 2 :
La plupart des visiteurs d’AlUla s’y rendent l’esprit léger, certains d’y trouver les merveilles qu’ils sont venus admirer. Mais c’est une partie bien différente qu’ont joué les ténors du Dakar sur la deuxième étape en direction de la région des sites archéologiques et des temples nabatéens. Au jeu de l’évitement des pierres, l’Américain Mason Klein, qui était passé tout près du succès hier, a gardé son sang-froid du haut de ses 21 ans pour signer sa première victoire sur l’épreuve, alors qu’il intègre tout juste la catégorie RallyGP (voir le chiffre du jour). Le nouveau patron de la course domine sans complexe le général devant deux références de la discipline, Toby Price et Joan Barreda, qui sont parvenus à préserver leurs intérêts. Le défi était autrement plus délicat chez les autos, pour qui les risques de crevaison a été quasi-constant. La menace n’a-t-elle pas été suffisamment prise au sérieux par les pilotes des Hunter BRX, pourtant si convaincants sur la première étape ? En tout cas, Guerlain Chicherit comme Sébastien Loeb et Orlando Terranova se sont retrouvés sans roues de secours après trois crevaisons chacun, contraints à rejoindre l’arrivée au ralenti… certainement au point de voir leurs espoirs de victoire anéantis (voir coup dur). Pendant ce temps, Nasser Al Attiyah adoptait une attitude prudemment conquérante, jaugeant de l’opportunité d’attaquer uniquement lorsque le terrain l’y autorisait. Devant lui, Carlos Sainz avait choisi l’audace, la présence de son fiston agissant comme la protection d’un talisman. L’Espagnol est passé entre les rochers, mais n’a pas pu empêcher Al Attiyah de lui reprendre plus de cinq minutes, s’adjugeant au passage une 45e spéciale sur le Dakar. Le duel est lancé. En T3, Mitch Guthrie s’impose devant « Chaleco » Lopez, toujours leader de la catégorie, tandis que chez les T4, la saga Goczal se poursuit. Après la victoire d’Eryk pour son arrivée dans le grand monde hier, c’est son père Marek qui s’est montré le plus rapide et prend aussi les commandes de lacatégorie au général. En camions, Martin Macik a connu un coup d’arrêt, les heures perdues sur le chemin d’AlUla étant peut-être rédhibitoires. Il cède la tête de la catégorie à Ales Loprais, l’homme du jour et nouveau leader devant Janus Van Kasteren.
LA PERF’ DU JOUR
Mathieu Serradori s’est fait discret cette saison. C’est bien simple, on ne l’a pas vu sur le W2RC au volant du Century qu’il avait emmené sur le Dakar en 2019. Et pour cause, avec le constructeur sud-africain Century Racing, il travaillait dans l’ombre au remplacement du V8 du buggy deux roues motrices par un 2,9 litres bi-turbo d’Audi RS4. Grâce à une gestion prudente de l’étape, le premier pilote privé du Dakar 2022 arrivé en 7e position signe la 4e place du jour à 11’29’’ du vainqueur. Une place au pied du podium que le Français savoure : « On avait mis en place une stratégie pneumatique en sous gonflant la voiture car on savait qu’on allait faire souffrir les pneumatiques aujourd’hui. Cette troisième place a le goût d’une victoire d’étape ». Le Français, officiellement soutenu par Century Racing depuis cette édition, occupe désormais la 3e place du provisoire à moins de 25 minutes de Sainz. Il y a trois ans, il s’était déjà illustré en Arabie Saoudite en devenant le premier pilote privé vainqueur d’une spéciale depuis Guy Deladrière en 1988. La promesse est bel et bien suivie d’effets.
LE COUP DUR DU JOUR
Les montagnes russes, c’est un peu la vie de Sébastien Loeb sur le Dakar, qui a remporté 16 spéciales et a atteint trois fois le podium lors de ses six premières participations à l’épreuve, mais a aussi connu l’abandon, des casses mécaniques, des séances de jardinage qui ont ruiné ses ambitions. Aujourd’hui, ce sont les crevaisons qui l’ont éloigné de son grand objectif, puisqu’après une spéciale passée en grande partie sans roue de secours et donc au ralenti, il accuse un retard de plus de 1h20’ sur Sainz au général. La maladie des pneus percés qui a frappé l’Alsacien aujourd’hui s’est étendue à l’ensemble de l’équipe BRX, selon le même scénario. L’addition est d’ailleurs encore plus salée pour Guerlain Chicherit, qui n’avait pas encore rejoint AlUla à la nuit tombée. Comparé à cette dégringolade, « Orly » Terranova limite un peu les dégâts avec un débours de 1h08’ à l’arrivée. L’Argentin devient le leader des Hunter.