Outre Cédric De Cecco et Jérôme Humblet, en charge des notes remises aux concurrents des Legend Boucles @ Bastogne 2023, l’équipe du Royal Automobile Club de Spa fait confiance à une autre personnalité du rallye en ce premier week-end de février. Et quelle personnalité ! Bruno Thiry sera en effet au volant de la voiture #0, soit le dernier véhicule de l’organisation déboulant avant les premiers bolides de la catégorie ‘Legend’. Une opération rendue possible grâce au Luxembourgeois Marco Christen, ami de Bruno et passionné de rallye.
Populaire, Bruno l’est assurément ! Et ancien vainqueur des Legend Boucles de Spa, en 2010, avec un certain Nicolas Gilsoul à sa droite dans l’habitacle d’une Audi Quattro A2. Ce qui a d’ailleurs donné des idées à Pierre Delettre et son équipe. En professionnel du sport auto qu’il a toujours été, notre ex-pilote officiel en championnat du monde sait de quoi il parle, et sa parole est écoutée. Surtout dès l’instant où il est question de sécurité.
En cette période délicate pour les épreuves automobiles, dans la foulée des événements de la fin de saison 2022, Bruno refuse de sombrer dans le catastrophisme. Mais il prône une responsabilité toujours accrue des spectateurs…
« Vous savez, dans ma carrière, il m’est arrivé de rouler avec le numéro #1 sur la portière, et de voir la foule qui s’ouvrait devant moi en spéciale, se rappelle Thiry. Heureusement, de tels comportements ont disparu aujourd’hui. Preuve qu’au niveau de la sécurité, des choses ont été accomplies, et qu’une conscientisation est de mise depuis plusieurs années. Mais la sécurité est un domaine pour lequel on n’en fait jamais assez. Les récents drames sont hélas venus nous rappeler que les sports moteurs comportent en permanence une part de risques, mais aussi que la manière d’agir des fans sur le parcours peut changer bien des choses… »
Outre les règles de base que vous retrouvez en long et en large dans ce programme, le pilote de la #0 insiste sur le fait qu’un spectateur doit avoir en permanence tous les sens en alerte… « Le risque zéro n’existe pas, et aucun pilote n’est à l’abri d’un souci technique ou d’une erreur, poursuit Bruno. Il faut en permanence prévoir l’imprévu ! Une voiture de 1200 kilos à la limite de l’adhérence peut toujours décrocher, et lorsqu’elle met les roues sur l’herbe ou toute autre surface différente de la route, elle peut même gagner de la vitesse ! Lorsque les spectateurs arrivent sur une spéciale, ils doivent dès lors en permanence se poser la question du caractère judicieux de l’endroit où ils ont l’intention de rester pour apprécier le spectacle. Et surtout, respecter toutes les consignes, qu’il s’agisse des zones interdites ou des injonctions des commissaires/stewards… »
Et Bruno Thiry de pointer deux cas de figure : « Quand les gens se trouvent derrière une rubalise, ils ont le sentiment d’être en sécurité. Mais qu’est-ce donc qu’une rubalise ? Un simple ruban de plastique ! Qui ne va guère vous protéger en cas de souci. Mieux vaut dès lors analyser l’environnement, et envisager une solution de repli en cas d’urgence. Et puis, il y a les spectateurs qui, logiquement, décident après 15 ou 20 voitures de changer d’endroit. Or, sur un rallye, les bolides déboulent de minute en minute. Et à Bastogne, des voitures, il y en a plus de 200 au départ, réparties en deux groupes distincts ! Marcher sur le parcours de la spéciale implique une attention encore plus accrue, afin d’éviter des ennuis qui peuvent, dans le meilleur des cas, provoquer la neutralisation de la spéciale pour raisons de sécurité… »
